Cet été, mon grand voyage de l'année 2019 m'a mené de Reykjavik, capitale de l'Islande, jusqu'à Vancouver, sur la côte Ouest du Canada. En chemin, il a aussi été l'occasion d'une traversée des Rocheuses canadiennes. Un voyage extraordinaire d'un mois, très varié dans ses étapes et qui résonne encore en moi malgré la reprise de mon petit train-train quotidien. Aujourd'hui, il est temps pour moi d'en démarrer le récit.
Tout a donc commencé en Islande où j'ai passé la première semaine de mon voyage. Pour que celle-ci ne se résume pas à faire de la route, j'ai choisi de me limiter au Sud du pays, le long de la route 1, entre Reykjavik et Jökulsárlón. Jamais je ne m'étais retrouvé ainsi face à des icebergs. Le spectacle de ces géants de glace restera gravé pour longtemps dans ma mémoire !
Dans cet article, je vous livre d'abord le récit de ce voyage au jour le jour. Dans une seconde partie, j'ai ensuite résumé les infos pratiques essentielles pour vous aider dans l'organisation de votre propre voyage. Bonne lecture !
J1 - Où je découvre la capitale
Mon voyage a donc débuté à Reykjavik, capitale la plus septentrionale au monde avec ses 64°N de latitude. Arrivé la veille au soir, j'y ai passé toute ma première journée. La ville est assez petite, puisqu'elle n'abrite que 200 000 habitants environ (soit 60 % de la population islandaise totale) et elle se visite très facilement à pieds en un jour.
Après avoir stationné mon van sur un parking payant en bord de mer, j'ai commencé à marcher et ma première vue sur la ville a été celle du Sólfar. Cette sculpture moderne est l’œuvre de Jón Gunnar Árnason. Elle a été créée en 1990 et est aujourd'hui posée sur la rive du Golfe de Reykjavik. Egalement appelée "Voyageur du Soleil", elle évoque le départ en voyage (ça tombe bien !). Sa structure évoquera, pour les uns, un drakkar viking, pour les autres, le squelette d'une baleine. Une jolie première image pour moi (à mon retour, j'apprendrai qu'il s'agit en fait de l'un des endroits les plus photographiés du pays).
Le Sólfar
Ensuite, en longeant les quais, je suis arrivé à Harpa, bâtiment ultra-contemporain servant de centre de conférences et de salle de concerts. Il est connu pour sa mosaïque de fenêtres en nid d'abeille (évoquant les sections hexagonales des orgues basaltiques). Même si vous n'assistez pas à un concert, je vous conseille d'y entrer (accès libre) : l'architecture et le design (intérieurs comme extérieurs) sont assez impressionnants. Pour ma part, j'ai surtout apprécié ma balade dans le port de Reykjavik autour de Harpa : ambiance très froide (malgré le mois de juillet, j'étais bien emmitouflé dans ma veste de trek en plume), ciel blanc, gros bateaux de pêche et quelques maisons colorées. Petit coup de cœur également pour les phares du port, jaune, qui apportent de jolies touches de couleur.
Le port de Reykjavik
Mes pas m'ont ensuite mené vers le cœur historique de la ville. Si, sur les quais, la construction d'immeubles peu esthétiques va malheureusement bon train, dans la vieille ville on découvre une capitale aux airs de village absolument charmante. Partout, les maisons colorées, en bois ou en taule ondulée, mettent du baume au cœur. Les chemins, bien végétalisés, alternent avec des rues de taille toujours modeste. Dans les rues commerçantes, les vitrines dévoilent les fameux pulls en laine à torsades dans lesquels on a sitôt envie de se glisser (les locaux portent d'ailleurs chacun le leur !).
Quelques maisons du centre
Et puis, comme pour résister à la rudesse du climat, j'ai senti en ville beaucoup d'énergie : pintes de bière, musique live et street art animent la ville pour ne pas céder à l'engourdissement.
Murale de Li Hill, artiste canadien
Ambiances de rue
Enfin, pour une première visite de la ville, je ne pouvais pas manquer son église, Hallgrímskirkja, dont la forme évoque à nouveau celle des orgues basaltiques s'élançant vers le ciel.
Hallgrímskirkja
Si j'avais pu rester deux jours à Reykjavik, j'aurais sans doute complété mon programme avec les choses suivantes : une promenade sur l'île Grotta à marée basse pour aller voir son phare, une sortie en mer à la rencontre des baleines, une soirée pour découvrir la nourriture locale et vibrer dans les pubs au son de la musique live. Mais, s'agissant de mon premier jour sur place, j'ai été rattrapé par des préoccupations beaucoup plus terre à terre : me rendre dans un supermarché et faire le stock de nourriture pour la semaine. Ceci fait, je croisais sur le parking le gardien et lui demandais l'autorisation d'y passer la nuit (ce qu'il accepta très gentiment).
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J2 - Le Cercle d'Or
Au matin de mon deuxième jour, j'ai pris la route du Cercle d'Or (Golden Circle). On nomme ainsi la région située à courte distance de Reykjavik et qui concentre quelques-uns des plus beaux sites du pays. J'ai d'abord roulé sur la route n°1 (celle faisant le tour de l'île) vers le Nord puis j'ai bifurqué à droite sur la 36 en direction de Thingvallavatn. Très vite, je me suis retrouvé sur une étroite bande d'asphalte étirant ses courbes au milieu de paysages isolés : mon premier "waouh" du voyage !
Sur la route 36, le long du Thingvallavatn
Mon premier arrêt a été Thingvellir. Petite (grosse) déception en arrivant au centre des visiteurs : alors que j'avais eu de belles sensations de liberté sur la route, l'endroit était blindé ! Il faut savoir que l'Islande est de plus en plus à la mode depuis quelques années et qu'elle commence à souffrir, comme d'autres destinations, d'un tourisme de masse (surtout en juillet qui est le mois le plus fréquenté). Autres points négatifs : parking payant (750 ISK) et chemins goudronnés très canalisés. Mon conseil si vous venez à Thingvellir sera alors tout simplement d'éviter le grand parking du centre des visiteurs et de lui préférer un autre parking plus petit, plus confidentiel et gratuit.
Si le site est tant couru des visiteurs, c'est parce qu'il est d'intérêt historique pour le pays : c'est en effet ici que fut fondé le premier parlement islandais, en 930, au lieu dit de "l'hémicycle" (aujourd'hui marqué par un drapeau). Ce qui m'y a attiré, est qu'il est aussi un site remarquable sur le plan géologique. En effet, à cet endroit, la lithosphère se déchire et donne lieu à deux plaques tectoniques qui s'écartent : la plaque Nord-américaine à l'Ouest et la plaque Eurasienne à l'Est. En se promenant dans le parc national, on peut voir en de nombreux endroits des failles (dont la plus célèbre est la faille de Silfra où l'on peut faire de la plongée). Mon coup de cœur a été la charmante petite église qui se trouve un peu à l'écart : Thingvallakirkja.
Thingvellir : Thingvallakirkja
Thingvellir : où la Terre se déchire
Mon deuxième arrêt de la journée a été Geysir (qui a donné son nom au phénomène des geysers). Là aussi, il y avait du monde mais comme je n'avais encore jamais vu de geyser, cela ne m'a pas empêché de trouver l'endroit spectaculaire et même très amusant : se regrouper autour d'un bassin d'eau fumant et attendre qu'il "éructe" propulsant eau bouillante et vapeur en hauteur, cela fait son effet ! Le geyser le plus actif du site est Strokkur qui se déclenche toutes les 5 à 10 minutes environ et peut atteindre jusqu'à 15 m de hauteur ! A coté de lui, le grand Geysir est moins actif mais atteint 25 m quand il se réveille. Pour compléter la promenade, plein d'autres petites flaques et bassins frémissant et fumant sont accessibles. Comme à Thingvellir, l'endroit est très aménagé (parking, cafétéria, boutique de souvenirs, chemins cloisonnés) mais gratuit (hors achats personnels).
Geysir : Strokkur en action
Mon troisième et dernier arrêt de la journée a été Gullfoss : une cascade d'une puissance tout à fait exceptionnelle ! Là aussi, le site est très aménagé (est-ce un bien ou un mal ?) mais de toute beauté. J'ai ensuite cherché un endroit pour passer la nuit et me suis installé, avec l'accord du propriétaire, sur un petit chemin à l'écart de la route avec pour seuls voisins les chevaux. Magique !
Gullfoss
Première rencontre avec les chevaux
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J3 - De Selfoss à Skógar
Au petit matin du troisième jour, je me suis réveillé toujours entouré par les chevaux et j'ai repris la route en direction du cratère Kerið. Arrivé sur place, je me suis garé sur un petit parking et, l'heure étant matinale, j'ai pu passer la petite guitoune d'entrée sans rien avoir à payer. En journée, il vous faudra compter 400 ISK (environ 3 EUR). Après une courte montée de 5 minutes maximum, on atteint le sommet du petit volcan dans le cratère duquel se trouve un lac. Malgré le temps maussade, j'ai été impressionné par les couleurs. Je n'ose imaginer par beau temps !
Le cratère Kerið
Ensuite, j'ai repris la route vers Keldur, un ensemble de bâtiments anciens dont les toits sont couverts de tourbe herbeuse (Turf Houses). Pour ce faire, j'ai rejoint Selfoss (où se termine la boucle du Cercle d'Or). De là, je me suis engagé vers l'Est sur la route n°1 en direction de Hella. Peu après cette localité, j'ai quitté la route principale pour m'engager vers le Nord vers le hameau convoité (un panneau indique à quel moment sortir de la route 1). J'ai alors roulé sur une toute petite route d'abord goudronnée pendant quelques kilomètres et qui se transforme ensuite en piste sur les derniers kilomètres. Attention : le moment où l'on passe de la route à la piste n'est pas annoncé ! Adaptez très tôt votre vitesse pour ne pas vous faire surprendre ! Pour le reste, la piste est praticable en voiture standard à condition de rouler très lentement. En arrivant sur place, on peut soit faire gratuitement le tour du hameau (cela a été mon choix), soit demander une visite payante de l'intérieur des maisons. L'endroit est tout à fait charmant avec donc ses Turf Houses. Il y a aussi une petite église et un cimetière attenant, une ferme en activité. Le tour est assez rapide mais mérite le détour !
Keldur
Et les moutons
De retour sur la route 1, j'ai repris le trajet vers l'Est en direction de Seljalandsfoss. La route s'est avérée superbe, coincée entre l'océan (à droite) et les montagnes du centre (à gauche). Lorsqu'au détour d'un virage, j'ai vu apparaître l'imposante cascade, cela a encore été un "Waouh !". Arrêt incontournable !! Pas de précipitation néanmoins : le premier parking, à proximité immédiate des chutes, est payant mais en roulant un tout petit peu plus loin, vous pourrez vous garer gratuitement. Souvent, un peu de marche vous fera économiser de l'argent tout en vous extrayant un peu du flot des visiteurs, Sur place, on découvre non pas UNE mais plusieurs cascades qui tombent du haut d'une falaise. La plus grande (Seljalandsfoss) a la particularité que l'on puisse passer derrière (prévoir alors une tenue parfaitement imperméable !).
Seljalandsfoss
Quelques kilomètres plus loin (et autant de Turf Houses), je suis arrivé à Skógar avec sa magnifique cascade (Skógafoss). Des marches m'ont permis d'en atteindre le sommet. De là, on peut ensuite remonter le ruisseau qui fait passer par une succession de chutes plus petites. Le jour de ma visite, une épaisse brume s'est levée rendant l'endroit complètement mystique. Redescendant, il était temps pour moi de songer à l'organisation de ma troisième nuit. Le parking de Skógafoss étant complété par un terrain de camping, c'était tout trouvé : je dormirai au pied des chutes (le bruit desquelles m'a parfaitement bercé).
Turf Houses
Skógafoss
Skógafoss
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J4 - Autour de Vík í Mýrdal
Au matin du quatrième jour, je me suis réveillé sous une pluie battante ! Même si l'on ne vient pas en Islande pour bronzer, je pense que j'ai eu globalement un temps assez couvert pour un mois de juillet. Quoi qu'il en soit, j'ai essayé de transformer cet inconvénient en un "avantage" en allant passer cette journée autour de Vík í Mýrdal pour profiter de ses plages de sable noir et de la mer agitée. Je ne m'y suis pas trompé puisqu'en arrivant en haut des falaises de Dyrhólaey, j'ai découvert en contrebas une mer démontée !!
Vue sur la mer démontée du haut des falaises de Dyrhólaey
C'est également ici que j'ai fait une des plus belles rencontres de mon voyage : j'ai en effet pu y observer, de très près, de nombreux macareux (puffins en anglais). Je les avais loupés en Irlande trois ans auparavant, cela a donc été une belle revanche ! Il faut savoir qu'en Juillet, ces oiseaux sont très fréquents en Islande et assez faciles à observer puisqu'ils nidifient en haut des falaises où ils creusent des terriers dans l'herbe. Si vous êtes encore plus chanceux, vous les verrez peut-être le bec plein de petits poissons qu'ils ramènent à leurs oisillons. Attention toutefois à ne pas vous approcher trop près pour ne pas les déranger. Perso, leur tête de clown triste, j'A-DO-RE !!
Rencontre avec les macareux
Autre très belle rencontre : alors que je quittais les falaises de Dyrhólaey et rejoignais la route principale, des chevaux sont venus me faire coucou (à moins que ce ne soit l'inverse !). Il faut savoir que les chevaux islandais constituent une race à part entière caractérisée par une taille assez petite (ndlr : ne dîtes jamais aux islandais que ce sont des "poneys", ça les vexe terriblement !). Autre trait caractéristique : ils sont très curieux et très affectueux et ne manquent jamais de venir vous voir lorsque vous passez à coté de leur pré. On ne s'en plaindra pas !
Les chevaux, toujours très affectueux
L'après-midi, je me suis rendu non loin de là à Reynisfjara, magnifique plage de sable noir qui s'étire sur des kilomètres. Pour marcher le nez au vent, vous êtes au bon endroit ! Au niveau du parking, beaucoup de monde. J'ai aussi vu des gens qui "jouaient" avec les vagues malgré les nombreux panneaux de mise en garde. Attention : celles-ci peuvent être redoutables et des accidents arrivent assez régulièrement. Ne vous approchez donc pas trop du bord ! Une fois cela dit, quand on s'éloigne du parking, on se retrouve assez vite seul pour une promenade mémorable !
Plage de sable noir de Reynisfjara
Si le site de Reynisfjara est très connu, c'est aussi pour ses magnifiques orgues basaltiques entourant l'entrée d'une grotte. Malheureusement, ces dernières ne se trouvant qu'à quelques mètres du parking, elles sont prises d'assaut toute la journée par les (trop) nombreux visiteurs. J'ai donc dû revenir le soir pour en profiter. Grand bien m'a pris puisque l'endroit était alors beaucoup plus calme et si beau ! Rappelons que les orgues basaltiques se forment lorsque du magma cristallise au sein d'une coulée de lave. Elles sont alors toujours disposées perpendiculairement au sens de la coulée. Ainsi, si une coulée progressait parfaitement horizontalement, les orgues qui en résultent seront rangées parfaitement verticalement (ce qui est le cas ici). A l'érosion ensuite de parfaire le tout et d'étêter certaines colonnes pour former de véritables gradins.
Les orgues basaltiques de Reynisfjara
Les orgues basaltiques de Reynisfjara
L'heure étant bien avancée, j'ai fait une "petite" entorse aux règlements ce soir là en allant me garer à coté de l'église Reyniskirkja pour y passer la nuit. A noter que cela est normalement strictement interdit. Le camping sauvage (qu'il s'agisse de planter une toile de tente ou de dormir dans un véhicule de tourisme de type van) n'est en effet plus autorisé en Islande (voir plus de détails en bas de page dans mes conseils pratiques). Je m'y suis donc installé tard (après 22 h) et en suis reparti très tôt.
Reyniskirkja
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J5 - Le parc national de Skaftafell
Pour mon cinquième jour sur place, j'ai repris la route 1 vers l'Est en direction du parc national de Skaftafell. Celui-ci est à ne pas manquer si vous venez en Islande pour la première fois puisqu'il abrite le Vatnajökull qui n'est autre que le plus grand glacier d'Europe avec ses 8 400 km2 ! Par endroits, on dit que la glace peut y atteindre 1 km d'épaisseur ! Après une journée passée dans les prairies vertes de Seljalandsfoss et Skógafoss puis, une autre, sur les plages de sable noir de Vík í Mýrdal, je me souviens avoir eu une très forte impression lorsque j'ai vu apparaître le monstre de glace, devant moi, dans le prolongement de la route. Spectaculaire !
Sur la route 1 en direction du parc national de Skaftafell
Arrivé à l'entrée du parc, je me suis d'abord retrouvé aux pieds du Skaftafellsjökull et du Svínafellsjökull, deux langues glaciaires descendant du Vatnajökull presque jusqu'à la route. Je me suis donc garé sur un petit parking gratuit en bord de route et ai entrepris une courte randonnée pour m'en approcher un peu plus. Bien sûr, en solo, on se contentera d'admirer le spectacle. Si vous souhaitez marcher sur les glaciers ou visiter une ice cave, de nombreuses excursions sont organisées avec des guides expérimentés. Pour ma part, je suis allé me poster devant la lagune glaciaire du Svínafellsjökull, retenue par une moraine frontale et remplie d'icebergs. J'étais absolument seul et cela a été un des grands moments de mon voyage !
Skaftafellsjökull
Svínafellsjökull
L'après-midi, je suis ensuite allé me garer sur le parking du centre des visiteurs (750 ISK soit environ 5 EUR). Si l'on veut éviter ces frais, j'aurais très bien pu rester garé où j'étais précédemment et entrer dans le parc à pieds. Ici, de nombreux sentiers de randonnée sont proposés. Pour ma part, j'ai choisi celui montant d'abord jusqu'à Hundafoss (la "chute des chiens"). De la plateforme d'observation, on peut admirer la cascade se fracassant quelques dizaines de mètres plus bas. Le sentier m'a ensuite mené à l'une des cascades les plus célèbres d'Islande : Svartifoss (entourée d'orgues basaltiques).
Hundafoss (à gauche) et Svartifoss (à droite)
Le troisième arrêt de la randonnée a été Sel, jolie bergerie de 1912 dont le toit est couvert de tourbe herbeuse. Il est possible d'y entrer (accès libre) et l'on découvre alors tout le mobilier resté en place et qui permet de s'imaginer ce que devait être la vie de ses occupants. J'ai enfin terminé ma boucle après 2 - 3 h de marche (sans difficulté et en prenant largement mon temps). Et de choisir l'option la plus simple pour ma nuit : rester au camping du parc national (2 200 ISK soit environ 14 EUR).
Sel
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J6 - Les icebergs de Jökulsárlón
Je ne vais pas dire que c'est "pour eux" que je suis venu en Islande mais ils ont sans doute joué un rôle important dans la validation de cette destination et le choix de mon itinéraire. Aussi, j'étais assez excité, au matin du sixième jour, lorsque je suis parti de Skaftafell pour me rendre à Jökulsárlón (1 h de route environ). La route s'est très bien passée, en longeant la bordure orientale du parc national, et quel émerveillement quand j'ai vu apparaître les énormes masses bleu presque au bord de la route. Ils étaient là : les icebergs de Jökulsárlón. Je me suis garé (parking gratuit) pour m'approcher d'eux. Comme au Svínafellsjökull, j'ai retrouvé une lagune glaciaire retenue par une moraine frontale et remplie d'icebergs. Je n'avais jamais vu une chose pareille et suis resté un moment, contemplatif. Avec de la chance, vous pourrez aussi peut-être y voir des phoques.
Jökulsárlón
Le spectacle se prolonge un peu plus loin puisque la lagune est reliée à l'océan par un canal qui draine les blocs de glace. Une fois dans la mer, les vagues les rabattent sur une plage de sable noir qui est juste surnommée Diamond Beach.
Diamond Beach
L'après-midi, j'ai poussé un peu plus loin jusqu'à Höfn, qui aura été ma deuxième ville du voyage et le point le plus éloigné de Reykjavik. Je m'y suis promené sur le port et puis, il a fallu rebrousser chemin, refaire à l'envers toute la route qui m'a permis de découvrir pour la première fois ce si beau pays. Durant mes 6 h de trajet, j'ai traversé des champs de lave, couverts de mousses, j'ai revu les langues glaciaires, les cascades, descendant des montagnes. J'ai ralenti lorsqu'il a fallu franchir des torrents sur des ponts (à seulement une voie pour les deux sens de circulation) ou lorsque des moutons ont traversé devant moi. Les paysages ont défilé comme sur un écran de cinéma. Et puis les chevaux, les prairies, les maisons à toit de tourbe sorties d'un autre monde. Islande, je t'ai aimée ! Et au camping de Hella de passer ma dernière nuit sur la terre des elfes (2 000 ISK soit environ 15 EUR).
Höfn
Sur la route du retour
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J7 - La péninsule de Reykjanes
Le jour de mon départ s'est produite une drôle de surprise : alors que j'avais eu jusque là un ciel très couvert, je me suis réveillé sous un beau ciel bleu et un magnifique soleil. Mon vol n'étant prévu que dans l'après-midi, j'ai pu en profiter toute la matinée en visitant la péninsule de Reykjanes (qui n'est autre que la région de l'aéroport international de Keflavik).
Mon premier arrêt a été Strandakirkja, une très jolie petite église, façon "La petite maison dans la prairie", avec son cimetière attenant et l'océan à quelques centaines de mètres. J'ai trouvé l'endroit absolument charmant avec également la présence d'une maquette de Turf Houses plantée au milieu de l'herbe. Si c'est pas de la mignonnerie ça !
Strandakirkja
Sur la route de Strandakirkja
Puis, je me suis rendu au champ géothermique de Seltún où j'ai retrouvé un peu de l'ambiance de Geysir : ici, tout n'est que bains de boue qui font des blurp, blup, blup le tout dans une agréable odeur d’œuf pourri :) Non, plus sérieusement, le site est joli, bien aménagé et jouit de la proximité immédiate de deux lacs : Kleifarvatn et Graenavatn. Un bel endroit pour une dernière promenade.
Seltún
Enfin, je suis allé jeter un œil aux abords du Blue Lagoon, que j'ai délibérément écarté de mon circuit (à tord ou à raison, chacun se fera son avis) : trop cher, trop touristique, trop de monde. Une petite promenade à l'extérieur du site m'a tout de même permis d'en observer la couleur de l'eau (il faut dire assez spectaculaire). C'est sur cette vue que s'est achevée mon étape d'une semaine entre la France et le Canada !
Blue Lagoon
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Guide pratique
>>> Comment y aller ?
* Pour ce voyage, je suis parti le jeudi 11 juillet 2019 depuis l'aéroport de Paris Roissy (CDG) terminal 1. C'est un aéroport d'où j'aime assez bien partir car je peux m'y rendre directement en TGV depuis la gare de Reims Centre. L'aérogare se trouvant dans le terminal 2, j'ai dû en changer en arrivant en empruntant le CDGVAL.
* J'ai volé avec Icelandair. Rien à redire sur ce vol MAIS, pour mon vol suivant de Reykjavik à Vancouver avec la même compagnie, j'ai été très déçu. Alors que le vol durait quand même 07 h 45, rien à manger sur tout le vol. J'avais oublié mes écouteurs : j'en ai donc demandés pour regarder des films mais, là aussi, ils étaient facturés. Enfin, j'avais un vol sec et l'ajout de mon bagage en soute m'a coûté bien plus que ce que je paye d'habitude avec d'autres compagnies (44 EUR !).
* Mon vol a décollé à 17 h 40 pour arriver à destination à 19 h 30 heure locale (on recule la montre de 2 h en arrivant) soit une durée totale de 03 h 50.
* J'ai payé mon vol sec 181 EUR en le réservant 6 mois à l'avance.
* Pour mes réservations de billets d'avion, j'aime bien utiliser la plateforme ebookers qui présente, selon moi, l'énorme avantage d'afficher lors des résultats de recherches les prix réels TTC (aucun frais ne vient s'ajouter comme par magie en fin de réservation). En revanche, peu de filtres de recherche.
>>> Comment s'y déplacer ?
* Comme vous avez pu le lire dans le récit de mon voyage, j'ai réalisé celui-ci en van loué auprès de Motorhome Iceland. J'ai pris le modèle "camper for two" qui est leur entrée de gamme. Il m'a coûté 756 EUR pour 8j / 7n. L'agence n'est pas présente dans le terminal de l'aéroport international de Keflavik (KEF). Un employé est donc venu m'y chercher et m'a conduit jusqu'à l'agence où nous avons fait toutes les formalités. Agence ok.
* S'agissant de mon premier voyage en van, voici les points qui m'ont plu :
- j'ai eu dans mon van tout ce dont j'avais besoin en terme d'équipements (un petit réchaud à gaz pour la popote, table et chaises pliantes, batterie de cuisine, une glaciaire branchée sur batterie, une banquette double convertible pour le dodo, duvets, oreillers, chauffage d'appoint, le Wifi en option...) ;
- une organisation au plus simple en amont du voyage (en une réservation, tu as ton transport et tous tes logements) ;
- une grande liberté pendant le voyage (tu vas où tu veux) ;
- la vie en van, c'est drôle !
* Les points qui m'ont moins plu :
- le camping sauvage étant interdit en Islande, il faut se connecter, chaque soir, pour trouver le camping le plus proche (il y en a plein et il y a toujours de la place donc pas de soucis de ce coté) ;
- cela rajoute un poste de dépense, environ 15 EUR chaque soir (à moins qu'un propriétaire ne vous autorise à vous installer sur son terrain) ;
- dormir au camping, c'est moins sexy que de dormir en pleine nature (mais cela permet de profiter des sanitaires !) ;
. je ne suis pas sûr que ce soit au final très économique par rapport à un logement plus traditionnel (ce n'est donc pas ce qui doit motiver le choix de voyager en van).
>>> Quel(s) autre(s) type(s) de véhicule(s) puis-je louer ?
* Si vous ne souhaitez pas vous lancer dans un tour en van, vous pouvez évidemment louer une voiture plus "traditionnelle". Vous pouvez pour cela vous tourner par exemple vers Reykjavik Cars. Il faudra à ce moment là prévoir à côté vos logements du plus économique (la toile de tente dans le coffre) au plus onéreux (l'hôtel).
* A savoir qu'avec un van ordinaire ou une voiture "traditionnelle", il n'est possible en Islande de rouler "que" sur les routes principales (dont la fameuse route 1 qui fait le tour de l'île). Pour un premier voyage, c'est sans doute largement suffisant. MAIS, si vous êtes plus aventurier ou que vous avez déjà fait le tour de l'île et que vous souhaitez maintenant découvrir les terres du centre, il vous faudra un véhicule 4*4 pour pouvoir faire de la piste (les fameuses routes F). Chez Reykjavik Cars. vous trouverez également un large choix de 4*4.
>>> Quel budget dois-je prévoir ?
* Loin de moi la prétention de vous dresser un inventaire exhaustif de tous les prix pratiqués en Islande (une bière, un tube de dentifrice, du pain...). Ce que je peux vous dire malgré tout, et je ne vous apprendrai sans doute rien, c'est que l'Islande est un pays où le budget est élevé. Les trois postes de dépenses d'un voyageur (transports, nourriture, hébergement) peuvent très vite grimper. Cela dit, comme j'ai pu l'écrire au-dessus, il y a malgré tout des manières économiques de voyager en Islande (la plus économique étant la voiture + toile de tente). A l'opposé, si vous avez le budget et voulez prioriser le confort, il y a les hôtels (à réserver très à l'avance car offre encore réduite). Enfin, entre ces deux extrémités, il y a les solutions que je qualifierai "d'intermédiaires" comme le van, les guest houses...
* A titre d'exemple, voilà ce que m'a coûté exactement mon voyage en solo pour 8j/7n :
- vol Paris - Reykjavik sec : 181 EUR
- ajout d'un bagage en soute : 44 EUR
- van : 756 EUR
- 3 nuits sur des emplacements de camping : 45 EUR
- carburant : 120 EUR
- TOTAL : 1 146 EUR
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Beaupere Hélène (mardi, 11 février 2020 19:02)
Bonjour et merci pour ce témoignage ! Je vais en Islande en van le 15 mai avec mes 2 frères et nous prévoyons le même trajet en 5 jours quasi 6... Je m'interroge sur le prix du camping, est ce environ 20€/van ou faut il compter par personne ? Il y a la camping card aussi mais c est pour 2 adultes et nous sommes 3... Qu'en pensez vous?
François (Voyages et Sciences Naturelles) (mercredi, 12 février 2020 18:38)
Bonjour Hélène, waouh ! Vous allez vous régaler ! C'est une destination superbe ! Comme je voyageais seul, je n'ai pas fait attention si le prix était par personne ou par véhicule (pour moi, cela revenait au même). J'ai fait quelques recherches et il semblerait que ce soit par personne. Par contre, la plupart des campings tournent plutôt autour de 1500 ISK / personne / nuit ce qui fait environ 10 euros. Pour la camping card, jamais testée. Il y a un super groupe sur Facebook si vous voulez avoir les avis de toute une communauté : https://www.facebook.com/groups/7041639467/
Bon voyage !