Texte et photographies : François
Matériel photo : Canon EOS 750D + objectif EF-S 17-55 mm F/2.8
Durant le mois de mai, j'ai eu l'opportunité de me rendre en Finlande dans le cadre de mon travail. J'ai en effet participé (et je poursuivrai sans doute l'année prochaine) à un programme Erasmus+ consistant en un échange de pratiques entre enseignants de sciences de plusieurs pays. Ayant obtenu de la part de mon administration l'autorisation de ne rentrer que le dimanche après-midi (au lieu du vendredi après-midi), j'en ai profité, avec deux de mes collègues, pour découvrir la capitale du pays le temps d'un weekend. Alors, Helsinki, qu'est-ce que ça donne ? Réponse dans cet article.
1. Où l'on a d'abord fait un sauna
En Finlande, le sport national, l'activité incontournable, celle que tu dois absolument avoir fait avant de rentrer en France c'est le sauna. On en compte pas moins de 3 millions pour 5 millions d'habitants ! C'est dire ! Durant notre semaine de travail à Tampere, nous avons eu une chance incroyable puisque nos hôtes nous ont organisé une soirée sauna en pleine nature !
Nous les avons d'abord rejoints, en fin d'après-midi, sur le parking de leur lycée (Classical High School of Tampere) d'où ils nous ont embarqués à bord de leurs voitures personnelles. Nous avons ensuite roulé une trentaine de minutes ce qui a été l'occasion de découvrir un petit bout de pays : des forêts, des lacs, une cabane, des forêts, des lacs, une nouvelle cabane... Ces espaces à perte de vue m'ont clairement rappeler le Québec (d'autant que le pays s'est révélé assez plat). Cerise sur le gâteau (ou plutôt panneau sur la route) : il y a même le même panneau à tête d'orignal ! Bienvenue au Canada européen !
Sur la route, un panneau à tête d'orignal (photo : Nicolas Mirguet)
Après 30 minutes de route environ, nous sommes arrivés dans un petit paradis pour les amoureux de la nature (donc pour moi !) : un petit lac entouré de bouleaux et totalement coupé du monde. Deux petites cabanes en bois nous y attendaient : l'une pour les femmes, l'autre pour les hommes. Nous y sommes entrés, nous sommes mis en tenue (on a eu droit de porter un maillot de bain !) et avons pris place. Ici, pas de lumières qui changent de couleurs, de musique zen ou encore de diffuseurs d'huiles essentielles, juste une cabine rustique chauffée au feu de bois et des pierres chauffées par le foyer sur lesquelles jeter de l'eau pour faire de la vapeur. Et de se mettre à transpirer gentiment.
Le sauna en pleine nature
Au bout d'une quinzaine de minutes, nos hôtes nous ont invités à passer au bain froid qui c'est révélé être... le lac ! Et d'alterner ensuite le sauna à 80°C, le lac à 9°C, le sauna, le lac... Aussi impensable que cela puisse paraître, cela fait effectivement un bien fou et détend tout le corps.
Le lac pour se rafraîchir
Comme tout cela a fini par nous ouvrir l'appétit, nous sommes enfin passés à table (enfin, "à table", entre guillemets puisque nous nous sommes rassemblés autour d'un feu de camp pour griller des saucisses) : une pure soirée ! Dans la discussion, nos collègues nous ont expliqué qu'en Finlande, venir se ressourcer en pleine nature, dans des conditions un peu spartiates, c'est quelque chose que tout le monde fait régulièrement. Nous avons eu beaucoup de chance qu'ils nous fassent découvrir cela !
Soirée feu de camp
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2. Notre arrivée à Helsinki
Vendredi midi, notre semaine de travail s'est terminée et tout le groupe a pris la direction de l'aéroport (HEL). Alors que la plupart des participants ont repris de suite leur avion, nous avons de notre coté débuté notre quartier libre de 48 h. Pour nous rendre à Helsinki, nous avons pris, de l'aéroport, un train (tickets à acheter aux distributeurs, choisir un train I ou P, sélectionner la zone ABC). Comptez 4,80 Euros pour un ticket simple et environ 15 min de trajet.
A la gare d'Helsinki, nous avons été accueillis sous un soleil radieux par deux colosses de pierre très soviétiques ! Sur le parvis, première impression très positive du fait de la météo très agréable et de l'ambiance décontractée. Petit coup de cœur immédiat pour les trams qui ont un petit look vintage comme j'aime et participe, pour partie, au calme de l'ambiance (très peu de voitures). Notre première occupation a alors été de nous rendre à notre appartement (voir les détails de notre location en bas de page) où nous avons déposé nos bagages avant de ressortir plus légers.
La gare centrale et ses deux colosses
Les alentours de la gare et les trams
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3. Le tour des deux cathédrales
Notre découverte de la ville a débuté par le tour de ses deux cathédrales. Même si je ne suis pas très adepte de l'art religieux, il faut bien dire que lorsque l'on arrive dans une nouvelle ville, la première chose qui capte l'attention, tout en constituant des points de repères, ce sont ses plus gros monuments (dont les lieux de culte). A ce titre, Helsinki possède deux cathédrales visibles de partout puisque chacune perchée sur une petite colline.
La première se trouve sur la Place du Sénat. Il s'agit de la cathédrale luthérienne de la ville (Helsingin Tuomiokirkko en finnois). Celle-ci fut construite entre 1830 et 1852 durant la période russe. N'étant pas très féru d'histoire, je rappellerai juste que la Finlande a appartenu tour à tour à la Suède (jusqu'en 1809) puis à la Russie (entre 1809 et 1917) avant de devenir indépendante en 1917. Sur le plan architectural, j'ai retenu ses quatre petits dômes turquoises (qui ont été inspirés par ceux de la cathédrale Saint-Isaac de Saint-Pétersbourg) et ses statues des douze apôtres. Pour le reste, la cathédrale se trouve au sommet d'un escalier monumental de 40 marches et son intérieur (que nous n'avons pas visité) a la réputation d'être très sobre.
La cathédrale luthérienne
La seconde (située à seulement 5 minutes de marche de la première) est la cathédrale orthodoxe de la ville, également connue sous le nom de cathédrale Uspenski (Uspenskin Katedraali). Celle-ci fut construite entre 1862 et 1868 (donc toujours pendant la période russe). Je dois dire que des deux, c'est elle qui a eu ma préférence du fait de sa position (au sommet d'un promontoire rocheux naturel et non loin de la mer), de sa couleur (elle est en briques rouges) et de ses jolis clochers coiffés de bulbes dorés. L'intérieur est lui aussi beaucoup plus travaillé (mosaïques, icônes) et le tout m'a davantage évoqué la Russie.
La cathédrale orthodoxe
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4. La Place du Marché
Après avoir fait le tour des deux cathédrales, nous avons poursuivi notre promenade en nous rendant sur la Place du Marché le long des quais. Sur cette place, on ne trouve pas UN mais DEUX marchés : le premier en plein air et le second couvert sous des halles de 1889. On y trouve des boissons, à manger, de l'artisanat traditionnel et toutes sortes de babioles. Dans ce secteur, j'ai beaucoup aimé l'omniprésence de panneaux prévenant des attaques de mouettes sur les cornets de glace ! Si vous en prenez une, vous voilà prévenus !
Place du Marché : attention aux mouettes !
Et puis, c'est sans doute ici que j'ai commencé à beaucoup aimer Helsinki. En effet, ayant toujours eu un faible pour les villes au bord de l'eau (Lisbonne sur l'estuaire du Tage, Copenhague et son joli port de Nyhavn, Essaouira dont les remparts résistent à l'océan...), je dois dire qu'à ce titre Helsinki est très gâtée puisqu'elle donne accès à des centaines d'îles disséminées dans la Mer Baltique. De la Place du Marché, de nombreux bateaux font la navette entre ces îles sur lesquelles on peut voir au loin de belles maisons en bois. Chacune est alors une petite carte postale des pays du Nord. C'est dans ce décor que nous nous sommes promenés jusqu'à la fin de l'après-midi pour atterrir au Café Carusel dont la terrasse est un appel au bain de soleil.
De la Place du Marché au Café Carusel
Petit coup de cœur pour ce bateau, le Runeberg, mis en service en 1912
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5. Les Docks
A la fin de notre première journée, nous sommes remontés vers notre appartement en longeant les Docks. J'ai bien aimé ce quartier à nouveau pour sa "gueule" : vieux entrepôts en briques rouges, cheminées d'usines historiques chatouillant le ciel, engins de chantier et noms de rues insolites. Pour notre repas du soir, nous avons pris à emporter au Sushi Bar de la rue Uudenmaankatu. C'était excellent !
Les Docks
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6. Une matinée au jardin d'hiver
Le matin de notre deuxième journée, nous avons décidé d'aller nous promener dans la moitié Nord du centre-ville. Nous sommes d'abord passés devant le Muséum d'Histoire Naturelle dont l'entrée n'était pas gardée par une statue de mammouth (comme à Paris) mais par une d'orignal. Logique ! Puis, nous sommes arrivés à la Rock Church, église construite directement à l'intérieur d'un énorme bloc de roche naturel. Pour la première et unique fois de notre séjour, nous y avons croisé de nombreux cars déversant des groupes de touristes (ce qui nous a vite incités à tourner les talons). Au Nord du centre, à coté du stade olympique, nous avons finalement atteint le jardin d'hiver (à ne pas confondre avec le jardin botanique de l'université). Nous y avons flâné dans les allées avant d'entrer dans les serres. Celles-ci se sont avérées jolies (sans être exceptionnelles) : une serre sèche présentant la collection de cactus et deux autres humides pour les plantes tropicales. Entrée gratuite. Pour les amateurs.
L'entrée des serres du jardin d'hiver
L'intérieur des serres
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7. La nature brute en ville : Töölönlahti
En sortant des serres, nous avons marché autour du Töölönlahti : un agréable lac en plein centre-ville ! J'ai été surpris de découvrir cet endroit de nature brute au milieu de l'espace urbain. Berges semi-aménagées, nombreux oiseaux sauvages, pontons pour la détente : un vrai petit paradis pour les promeneurs, joggeurs, familles... Petite anecdote : le weekend de notre venue était aussi celui du marathon de la ville dont le parcours passait autour du lac. On aurait donc pu s'attendre à y trouver une ambiance très bruyante (cris du public, annonces micro, cornes de brume, musiques...). A l'inverse de cela, l'ambiance était très calme et les supporter qui encourageaient les coureurs le faisaient en tapant dans les mains mais sans faire de bruit comme pour ne pas déranger les autres personnes présentes. Quel bonheur !
Töölönlahti
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8. Prendre le large pour Suomenlinna
A la pointe Sud du lac, nous avons rejoint la gare centrale, point d'arrivée de la veille. Nous y avons déjeuné à la terrasse du Roasberg. Excellent repas. Ensuite, nous avons repris la direction des quais (via la cathédrale luthérienne) bien décidés à aller passer l'après-midi dans les îles. Contraints par le temps, nous avons choisi de ne nous rendre sur l'île présentée comme incontournable lors d'une première visite à Helsinki : celle abritant la forteresse de Suomenlinna (classée au patrimoine mondial de l'UNESCO). Pour ce faire, nous avons pris un ferry depuis la Place du Marché (comptez environ 15 minutes de traversée et 3,80 Euros A/R).
Ferry pour Suomenlinna
Je ne savais pas très bien à quoi m'attendre, l'île étant surtout vantée pour ce qu'elle représente sur le plan historique. La forteresse qui y a été construite à partir de 1748 (inspirée par le style de Vauban) porte en effet la mémoire des périodes suédoise et russe et aussi de la seconde guerre mondiale. Mais allais-je y trouver des atouts répondant plus à mes goûts ? Et bien la réponse a été un grand "OUI !".
D'abord, il faut savoir que Suomenlinna n'est pas qu'une "île musée" mais qu'elle constitue un quartier d'Helsinki à part entière où vivent 800 habitants à l'année. A l'écart des bastions, dans les petites zones résidentielles, j'ai adoré les fameuses maisons en bois colorées et si jolies.
Suomenlinna et la douceur de vivre
Autre point qui m'a beaucoup plu : certains ouvrages militaires sont complètement couverts d'herbe et m'ont davantage fait penser à la Comté de Tolkien qu'à des bâtiments de guerre !
Un peu de Tolkien sur Suomenlinna
Enfin, l'omniprésence de la mer dans laquelle les plus téméraires peuvent tenter un saut.
Suomelinna face à la Mer Baltique
Au final, on peut largement passer l'après-midi sur l'île si l'on prend le temps d'en explorer les moindres recoins. Elle est aussi le lieu idéal d'un pique-nique, d'une pause en bord de mer (sans oublier les musées pour les intéressés) et la plus grande force d'Helsinki est sans doute cette connexion étroite avec la nature qui n'est jamais vraiment loin.
Infos pratiques
* Pour ce voyage, je suis parti de l'aéroport de Paris Roissy (CDG) terminal 2D. Contrairement à mes habitudes qui sont de m'y rendre en transports en commun, nous avons ici bénéficié d'une navette réservée par le travail. C'était très confort.
* J'ai volé avec Finnair. Rien à redire. Parfait.
* Le vol pour Helsinki depuis Paris dure 2 h 50 et on avance sa montre de 1 h en arrivant.
* Pour rejoindre notre logement, nous avons pris le train de l'aéroport d'Helsinki jusqu'à sa gare centrale. Prendre un train I ou P, zone ABC, 4,80 Euros le ticket simple, environ 15 minutes de trajet.
* Pour passer un agréable séjour en ville, il faut avoir un chouette appartement ce qui a été notre cas ici. Nous avons pris un appartement de type 3 chez l'habitant (par le biais d'Airbnb) que j'ai trouvé parfait. Vous pouvez en consulter l'annonce ainsi que mon avis détaillé ici.
* Si vous n'êtes pas encore inscrits sur Airbnb, n'hésitez pas à le faire via ce lien (vous gagnerez 25 Euros sur votre premier voyage).
Vol : 393 Euros
Airbnb (Tuukka) : 116 Euros
Trains et ferrys : 13 Euros
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522 Euros pour un séjour d'un weekend
(hors repas, boissons et activités)
* La forteresse de Suomenlinna est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO.
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